La situation à Atreval appelant à la mobilisation de tous les membres de l’Ordre, j’apportais mon aide au cœur de la Ville, en guise de première épreuve.

Cette première épreuve, dont le nombre s’élève à trois, consiste pour un écuyer, futur Chevalier, à apporter son aide aux personnes dans le besoin, porter assistance, conseil, écoute et aide à des personnes en détresse ou en difficulté.

Après que Dame Eileen ait levé mon isolement, je me mis immédiatement à la tâche. Ayant brulé mes vêtements la veille, anticipant une possible infection par le sang, je n’avais que la tenue que j’avais prévu pour mon voyage en Pandarie pour me vêtir.

Ce premier jour d’épreuve devait en effet se dérouler en Pandarie, dans la vallée des quatre vents, où j’avais prévu d’apporter mon aide à une famille de paysans, dont les terres sont ravagées par les nuisibles.

Mais le devoir m’appelait à Atreval, et je fus contraint de reconsidérer le déroulement de mon épreuve.

Je participais donc à l’enquête, et, afin d’en savoir plus sur les victimes, notamment de savoir si elles avaient une raison particulière d’être choisie par leur bourreau, je vérifiait dans les deux domiciles si des indices permettent de faire avancer l’enquête.

Il ne fut pas aisé de chercher dans la chambre de Cemra. Son odeur était omniprésente, au point que j’avais parfois l’impression qu’il était là, près de moi.

Alors que je déplaçais ce qui s’apparentait à une table de chevet, un petit grimoire, fabriqué de façon artisanale, tombait au sol. Il semblait fixé sous la planche supérieure de la table.

En ouvrant la première page, je pouvais y lire

« Journal de Cemra »

Je me refusais à en lire le contenu, cela était bien au dessus de mes forces. Néanmoins, je gardais le journal avec moi, peut être arriverais je un jour à en lire les pages, et mieux connaître ce jeune homme qui avait chamboulé bien des choses en moi.

Ne trouvant aucun autre indice dans les deux chambres, je me rendais auprès du Seigneur Alphus, pour l’assister dans ses démarches. A sa demande, je veillais aux systèmes de défense et d’alerte d’Atreval: je me rendais près des catapultes, afin d’en assurer l’entretien.

Je regarnissais également les rateliers de la tour de garde, et réparais le tocsin, qui commençait à présenter des signes de faiblesse.

Après une inspection de l’armurerie, je continuait mon enquête sur le terrain, posant des questions aux habitants, au sujet des victimes, ou bien de tout événement étrange qu’ils auraient vu.
J’assurais également un soutient aux personnes choquées.

J’allais ensuite rejoindre une patrouille pour une surveillance au sol, puis suivrais sire Altred pour une surveillance aérienne.

Arrivant au reposoir, Dame Eileen et Kenthan travaillaient de concert. Mon regard se détournera de Cemra, qui gisait, là, mais je proposais tout de même mon aide pour la suite des investigations.
Dame Eileen acceptera, souriante, et nous méttions tous trois à profit nos connaissances. Mes compétences en enchantement permettraient peut être d’aider à identifier les actions magiques, réalisées sur les victimes.

Alors que le jour déclinait, je montais enfin sur les portants de l’entrée de la ville, surveillant, au loin qu’aucun ennemi ne tenterai d’accéder à Atreval.

A mon retour à la tour des Mages, épuisé de cette journée, je croisais Sire Kenthan, l’air rassuré de ne pas avoir été contaminé.

Nous évoquions alors la possibilité d’identifier avec certitude si un tissu prélevé sur l’une des victimes était souillé par une maladie quelconque, et ce, immédiatement.

• Nous devons identifier si un tissu est infecté, et pour cela, nous devons identifier le développement des potentielles toxines qu’il renferme. Me dit il.
• Et comment comptez vous vous y prendre ?
• Et bien il y a deux solutions: inventer un réactif qui révèle la présence de cette toxine, ou bien accélérer le temps localement, sur le tissu, pour étudier et quantifier son évolution, et voir s’il se désagrège anormalement.
• Ce réactif n’existe pas, nous n’avons pas d’alchimiste sous la main, et quand bien même, nous n’aurions pas le temps de faire ce type de développement. Donc je suppose que vous optez pour la seconde option. Lui disait-je
• Absolument. Je pense qu’avec ma magie des arcanes, je pourrais contrôler cet effet localement. Et j’ai pensé à vous pour créer un enchantement qui permettrait au temps de s’accélérer.

J’étais fasciné et honoré d’une telle demande. Il y avait bien effectivement des références à la manipulation du temps dans mes grimoires, mais jamais je n’avais fait d’enchantement aussi puissant. C’est ainsi que fonctionne sire Kenthan. Il pousse toujours plus loin nos capacités, afin que nous nous dépassions, et repoussions nos propres limites. Une qualité que je trouve tout à fait admirable, et d’autant plus lorsque cela attrait à la magie. Pour autant, je ne me démontais pas.

• Sire Kenthan, la première chose qui me vient à l’esprit, quand on parle de manipulation du temps, c’est le Vol Draconique Bronze. Chromie et Nozdormu, deux des plus puissants dragons de ce vol, se trouvent sur l’Ile au dragon. Ils utilisent un sable magique pour manipuler le temps et les dimensions.

Le visage de Kenthan s’éclaircit soudain.

• Continuez, sire Rewan.
• Et bien si nous utilisions ce sable dans une encre pour rédiger l’enchantement, et si vous canalisiez sa réaction, elle se produirait uniquement sur le tissu. Le temps s’accélérerait, et nous verrions immédiatement des effets qui pourraient normalement prendre des jours, voir des semaines à se produire
• Ce serait parfait !
• J’ajoute que le concours de Dame Eileen serait nécessaire. Elle est prêtre, un titre dont je suis déchu. Sa Lumière sacrée pourrait encore accélérer le processus. La magie impie déteste la Lumière sacrée. Cela pourrait la forcer à vouloir s’échapper du tissu. Lorsque nous aurons notre réponse, contractez votre magie arcanique sur la réaction magique. Au mieux, elle se dissipera. Au pire, elle se projettera dans une autre dimension, et disparaitra.
• Il n’y a pas de temps à perdre !
• Et bien je vais consulter mes grimoires pour savoir les ingrédients dont nous aurons besoin pour la formule primaire. J’écrirais le reste de la formule d’enchantement moi même. Quand au sable d’or du vol draconique, je me rends demain à Amirdrassil, pour ma seconde épreuve. C’est sur l’Ile aux Dragons. Je profiterai de mon voyage pour m’arrêter voir Chromie et Nordormu. Connaissant les faits, ils nous aideront, je n’en doute pas.

Alors que je m’appretais à aller consulter mes grimoires, sire Altred nous rejoint.

• Sire Kenthan, sire Rewan. Comment allez vous aujourd’hui ?

Une question que, je dois bien l’admettre, je me force d’éluder depuis les événements avec Cemra.
Nous discutions calmement, lorsque Kenthan posa une question qui nous laissa tous sans réponse.

• Sire Altred, avez vous vu votre Chevalier Lige, le Chevalier Protecteur Cyrno ? Depuis les échanges tendus à la mairie, je ne l’ai pas revu, et j’aurais quelque chose à lui demander.

Je réalisais que dans ma patrouille, aujourd’hui, j’avais croisé tous les Chevaliers, sauf Cyrno.
Nous fumes tous les trois incapables de répondre à cette question. Dès lors, sire Altred se lança à sa recherche…