Amen0thes

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L’Ordre des Prêtre d’Hurlevent

Alors que le jour se levait sur Âtreval, les piaillements des oiseaux m’extirpèrent de mon sommeil.
Un sentiment de bien être m’envahit alors. Il y avait bien longtemps que je n’avais pas été réveillé de la sorte, il semblait y avoir bien longtemps que je n’avais plus entendu les oiseaux chanter.

Ràca poussa un râle en baillant, réveillée par les rayons du soleil qui traversaient la fenêtre, et venaient réchauffer son visage. Alors que le jour se levait, elle perdait sa couleur blanc lune, pour retrouver son pelage flamboyant.

Tout était… calme. Incroyablement calme.

Etais-je véritablement à Âtreval ?
Est ce que tous les événements de la veille avaient réellement eu lieu ?

J’observais mon bras gauche. Il portait encore une légère trace des morsures des goules que j’avais affronté à Angorhal. Il ne faisait alors aucun doute que oui, tout avait bien eu lieu.

La désolation, les monstruosités, mes compagnons blessés, le sang noir des créatures que nous avions vaincues, cette armée qui avançait vers nous… Et la Lumière.

Après avoir fait ma toilette, et alors que je m’habillais, je me plaçais devant un miroir. Mes yeux or, et la marque de la Lumière gravée sur mon torse ne laissaient aucun doute.

Tout était donc vrai: le meilleur, comme le pire…
Un sentiment doux-amer s’empara de moi, partagé entre la joie d’être redevenu celui que j’étais il y a bien longtemps, mais aussi l’inquiétude de savoir le Fléau bien plus puissant que nous l’avions imaginé.

Je terminais de me vêtir et me rendai immédiatement m’enquérrir de mes compagnons.

Sire Altred était déjà sur les hauteurs des murailles, à surveiller les alentours, et s’assurant que le Fléau n’arrivait pas aux portes d’Âtreval.

Sire Kenthan s’était installé à l’extérieur, dans une zone herbeuse. Il rédigeait quelque chose sur un parchemin. Je suppose qu’il recréait son dessin, qui lui permettait d’invoquer sa créature volante, un oiseau majestueux aux plumes absolument magnifiques. Ce parchemin avait été déchiré lors de la bataille de la nuit passée.

Quand au Seigneur Ethann, aux Chevaliers Protecteurs Cyrno et Percifal, je les trouvaient se rendant à l’Hotel de ville, probablement afin de parler avec le grand Clerc Alphus, Maître des lieux.

Je ne pu m’empêcher de sourir, les voyant bien portants, du moins, bien mieux que la veille, et reposés.

Qu’il était bon de les voir, tous !

Je me rendais aux écuries, pour m’occuper des montures, quand une recrue d’Âtreval vint à moi.

  • Sire, êtes vous le Prêtre Rewan ?
  • Oh heuuu, et bien, je suis sire Rewan, oui. Repris-je. Il ignorait probablement que le titre de prêtre m’avait été retiré depuis que les ombres m’avaient condamné en Norfendre.
  • Oh, pardonnez moi. Je croyais que… Enfin, en voyant l’expéditeur de cette missive qui vous est destinée… Et voyant vos yeux or.. J’ai pensé que…
  • Il n’y a aucun mal, jeune homme, n’ayez crainte. Lui répondis-je en souriant.

Il esquissa un sourire également, et alors qu’il me regardait droit dans les yeux, le monde autour de moi sembla comme s’etioler, s’effacer. Bientôt, nous étions dans la nuit noire, éclairés par des chaumières incendiées et en ruine. Je reconnu rapidement Andorhal.

Devant moi, un jeune homme était présent, vêtu de tissus déchirés. Il appelait ses parents, apeuré.

Je tentais de lui parler, de comprendre ce que nous faisions là, mais il ne m’entendait et ne me voyait pas. Je me décidai à suivre ce jeune homme.

Il accouru dans une alcôve, reconnaissant manifestement quelqu’un. Je le suivais de près. Arrivé au niveau de l’homme vers qui il accourait, il se stoppa net, et recula.

L’être qui se trouvait devant le jeune homme ne ressemblait plus vraiment à un humain. Sa peau semblait fondre lentement, ses joues se creusaient. Il portait des bandages aux mains qui glissaient, à mesure que sa peau se rétractait contre ses os.

Le jeune homme pris la main du malheureux.

  • Père, que vous est il arrivé, ou est mère ?

A mesure qu’il parlait, je ressentais son désarroi et sa douleur en moi, comme si j’étais ce jeune homme. Une boule au ventre me prenait soudain. Un sentiment de tristesse immuable, d’impuissance et de douleur. Je ressentais ce que ce garçon vivait, comme si j’étais lui.

  • Cemra, mon fils, il faut que tu quittes ces lieux immédiatement. Je n’ai pas pu sauver ta mère, je suis moi aussi condamné, depuis que j’ai été blessé par ces créatures. Je t’en prie, quitte ces lieux, trouve refuge, et vis ! Il n’y a plus rien pour toi à Andorhal, tu dois nous laisser ici !

A mesure qu’il parlait, l’état du vieil homme empirait. Des créatures approchaient, et allaient encercler le jeune homme et son père agonisant.

  • Je ne peux pas vous laisser ici même, père. Répondis Cemra.

Son père lui tendit une chevalière, qu’il eu grand mal à extirper de son doigt squelettique.

  • Prends ceci, et ne t’en sépare jamais ! Garde le en mémoire de moi.

Les larmes coulèrent le long des joues du jeune garçon, et le long des miennes. Nous étions comme liés, lui et moi.
Je comprenais soudain que je revivais un pan de vie qui s’était déroulé dans le passé.

Voyant les ennemis autour de nous se rapprocher dangereusement, je me portait au niveau du jeune homme, et hurlait son nom. Mais en vain. Je me décidais alors à l’attraper pour le sortir de cette situation.

Lorsque ma main toucha son épaule, un flash blanc envahit rapidement les lieux et m’éblouit.
En rouvrant les yeux, j’étais revenu à Âtreval, et le jeune recrue qui était venu m’apporter la missive se tenait devant moi, tendant le parchemin qui m’était destiné.

Je me confondais en excuses

  • Pardonnez moi jeune homme, j’ai… J’étais dans mes pensées.
  • Il n’y a aucun mal, Sire. Me répondait il, souriant, en écho à notre conversation juste avant. Il n’avait manifestement pas remarqué mon « absence ».

Mais alors qu’il me tendait le parchemin, je reconnu la chevalière à son doigt. Celle que le vieil homme avait donné à son fils, dans ma vision.

  • Cem… Cemra, c’est bien vous? Lui demandais-je. Le jeune homme eu un regard surpris.
  • Oui, comment connaissez vous mon nom ?
  • Vous… vous venez d’Andorhal, je me trompe ?

Le jeune homme fit un pas en arrière, à présent effrayé.

  • Qui êtes vous ? Me demandait il sur un ton méfiant
  • Non non, n’ayez crainte, je ne vous veux aucun mal. Bien au contraire. J’ai simplement entendu parler de vous. Je voulais vous dire que je compatissais à votre douleur.

Je ne pouvais lui dire la vérité, au risque de passer pour un fou. J’ai donc préféré éluder la question, le temps d’en savoir plus sur ces visions qui me sont provoquées, lorsque je plonge dans le regard des gens.
Le jeune Cemra me remercia, et repris son chemin.

La missive qu’il m’avait laissé portait le seau de la Cathédrale d’Hurlevent.
Il faut croire que l’Ordre des Prêtres de la Cathédrale d’Hurlevent a parfaitement connaissance de ma situation.

Je déroulai la missive, et commença sa lecture.

Sire Rewan Aiglenuit,

 

Vos dispositions et vos évolutions magiques ces trentes dernières années n’ont pas d’antécédents. Vous avez été le premier prêtre de la Lumière de notre Cathédrale à vous tourner vers les ombres.

En raison de la nature ténébreuse de cette magie, vous avez dès lors été déchu du titre de Prêtre d’Hurlevent.

 

Nous nous sommes félicité d’apprendre qu’il y a quelques semaines, vous avez pu vous séparer durablement de ces ombres, et avez repris le chemin de la Lumière.

Nous considérions déjà cette ‘guérison’ comme un miracle.

 

Un miracle dont nous souhaitions nous entretenir avec vous, afin d’en connaître les modalités d’exécution.

 

Notre Ordre a eu toutefois connaissance d’événements encore plus prodigieux à votre encontre, nécessitant une réponse immédiate de notre part.

Pour une raison qui nous échappe, hier soir, une lumière vive à illuminé la Cathédrale d’Hurlevent, et votre nom a été prononcé. L’état de béatitude qui baignait les lieux ne laisse aucun doute quand à la source de cette magie.

La Lumière s’est exprimée.

 

Lorsque nos archivistes ont fouillé dans les registres, votre nom avait disparu de la liste des prêtres déchus de leur titre, ainsi que les raisons de cette déchéance.

 

Nous vous demandons donc instamment de vous présenter à la Cathédrale d’Hurlevent, afin que ces faits soient clarifiés.

 

Que la Lumière veille sur vous

Laurena

Grande Prêtresse d’Hurlevent

Je crois qu’une mission diplomatique s’impose…
Hélas, je ne peux me rendre immédiatement à la rencontre du Conseil de l’Ordre des Prêtres. Des faits bien plus importants m’attendent ici, à Âtreval.

Je m’y rendrais donc dès que possible. Mais ai rédigé une missive en réponse à celle ci, à destination de l’Ordre des Prêtres d’Hurlevent, afin de leur faire part de la situation.

J’ose espérer qu’ils ne me tiendront pas rigueur pour ce contretemps.
Reste à savoir ce qu’ils me veulent…