Les événements d’hier nous ont rudement mis à l’épreuve.
Mon sommeil fut de courte durée. Voir ce chevalier noir porter un coup à mon Seigneur Ethan, au Chevalier Protecteur Percifal…
Ces images me reviennent, sans cesse.

Ce chevalier noir, dont je ne saurais dire s’il est vivant ou non, qui nous menace.

La lame de sa hache qui déchire l’abdomen du Seigneur Ethann. Le Seigneur qui s’effondre au sol, ce sang qui coule abondamment… Je n’ai pas vraiment le temps de réfléchir. J’allonge le Seigneur au sol, puis utilise ma cape pour appuyer sur la blessure, tenter de contenir le saignement. Ses mains tremblent, je ne vois que du sang sur lui, qui abonde. Il y en a partout.

Puis le chevalier noir se tourne vers le Chevalier Protecteur Percifal. Voyant cela, j’invoque un bouclier de protection autour de lui. Mais la lame du chaos frappe l’épaule de Percifal, dans un craquement d’os insupportable.
Pendant que le Seigneur Ethann rassemble le peu de forces qui lui reste pour maintenir le saignement, je vais auprès de mon Chevalier Lige. Je déchire ma robe pour protéger la blessure, et utilise ma ceinture pour maintenir son bras déchiqueté en position.

Leurs cris de douleur, alors que le chevalier noir quitte les lieux, arborant un sourire de satisfaction, et riant de notre infortune.

Nous nous sommes rapprochés du Seigneur Ethann, et avons prononcé une prière ensemble, pour que la Lumière nous vienne en aide.
Je n’ai pas la prétention de dire qu’elle m’a apporté son aide, mais elle est venue au secours de mes deux compagnons. Je pense qu’elle s’est servie de moi, à qui il restait toutes mes forces, pour aider mes compagnons d’infortune.

Nous avons été submergés de puissance. Une force sans nulle autre pareil, qui a refermé les blessures, les saillies béantes du Seigneur Ethann, ressoudé les os et fermé les blessures du Chevalier Protecteur Percifal.

Il est à présent temps de reprendre des forces. Je ressens une rage en moi, une colère, face au mal qui a été infligé à ceux que j’aime. Mais, sans aucun pouvoir, je me sens si inutile…
Alors que nous avions installé un abri de fortune au Camps du Noroit, laissant ainsi le Seigneur et le Chevalier Protecteur reprendre des forces, je rédigeai une missive à l’attention des membres de l’Ordre, et la confiant à mon Ame Liée, Ràca.
J’ai prié chaque seconde de la nuit pour que cette missive arrive au plus vite, pour que mes compagnons guérissent.

Je ressentais Ràca, comme je l’ai toujours ressentie, courir, courir encore, sans jamais s’arrêter, traversant les Hinterlands, Arathi, les Paluns, Dun Morogh, puis Elwynn.

Au lever du jour, le soleil m’éblouis. Je n’ai pas dormi de la nuit, assis au pied de la tente qui abrite mes compagnons, à les veiller. Des personnes approchent. Je reconnais, à la tête de l’expédition, Dame Eileen.
Je suis si admiratif envers elle. Je me rappelle lorsque, alors que nous étions à l’Abbaye, et voyant les ombres qui me torturaient, elle m’a aidé

Elle s’est approché de moi, et a tenu mes mains. Dans cette nuit torturée qui m’entourait, j’ai entendu une voix douce, une voix qui m’a guidé vers l’apaisement. Je m’étais alors retrouvé dans une nuit bien plus calme, une douceur dont j’avais tant besoin. Puis la nuit s’évapora, peu à peu, jusqu’à dévoiler Dame Eileen, face à moi. Elle me souriait, elle me parlait calmement. Elle est un véritable don de la Lumière. Jamais je n’oublierais cet instant.

Et lorsque les Chevaliers d’Uther ont exorcisé mes ombres, elle était également auprès de moi. Sa voix était mon refuge. Elle a fait rempart et a été blessée, pour me protéger, ce soir la. Je devrais, un jour, lui dire à quel point elle est exceptionnelle.

En la voyant arriver au campement, au petit matin, j’en aurais pleuré, tant j’étais heureux de la voir.
Après lui avoir exposé la situation, je l’ai laissée apporter ses soins au Seigneur et au Chevalier Protecteur.
Ràca me rejoignant, je lui ai confié la garde de la tente, et me suis assis, à ses cotés, posant ma tête contre elle, pour dormir un peu.

Notre combat de ce soir sera intense, il me faut être en forme, me concentrer, aider au mieux ceux que j’aime.
J’ai retrouvé quelques étincelles, au creux de mes mains, qui m’aident à combattre les ennemis. C’est toujours mieux que donner des coups de baton !

Alors que je fermais les yeux, je me laissais emporter par une empathie que j’avais jusqu’alors perdue. Je ressentais les douleurs dans mon abdomen, dans l’épaule. Les douleurs de mes deux compagnons me parvenaient. Je ressentais les mains de Dame Eileen, qui apportait ses soins. Rassuré de la savoir auprès d’eux, je fermais les yeux pour quelques heures.